Posté le: Lun Juin 19, 2006 7:59 am Sujet du message: Le capitaine Fracasse - Théophile Gautier
Par Dracosolis
Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier
Las de crever de faim sur ses terres incultes, le jeune et ruiné baron de Sigognac décide de monter à Paris. Il profite du passage d'une troupe de comédiens dont la jeune première ne lui est pas indifférente pour faire le voyage avec eux incognito. Mais il n’est pas le seul à guigner les beaux yeux d’Isabelle, le jeune duc de Valhombreuse a eu la même idée, et il n'est pas d'humeur le beau et jeune noble à laisser une si belle jeune fille entre les pattes d'un pauvre acteur.
Valhombreuse, va tomber sur un bec, et les Sigonac comme leurs oiseaux d'Armoiries, l'ont assez long et assez dur
Décidément, les cadets de Gascogne ! Ce petit frère plus aimable mais tout aussi flamboyant et courageux de d’Artagnan vaut son pesant de coup d’épées et de rodomontades, un roman épique, picaresque et aventureux par l’un de nos plus grands auteurs.
le verbe de Gautier est plus poétique et imagé que celui de Dumas, ça peut plaire ou pas, moi j’aime.
Inscrit le: 12 Avr 2006 Messages: 5856 Localisation: deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin...
Posté le: Lun Juin 19, 2006 9:17 am Sujet du message:
Je l'ai lu il y a longtemps, et j'ai beaucoup aimé. C'est le type même de roman de capes et d'épées, avec beaucoup d'action. Très sympa. _________________ Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.
Inscrit le: 04 Avr 2005 Messages: 6314 Localisation: Sud
Posté le: Lun Juin 19, 2006 10:32 am Sujet du message:
Après relecture relativement récente, je garde une opinion toujours aussi bonne : vraiment un excellent roman de cape et d'épées, drôle et remarquablement écrit. Je le recommande aussi très vivement. _________________ Même le soleil se couche.
Inscrit le: 30 Juin 2004 Messages: 5671 Localisation: Physiquement : Cergy, France. Mentalement : MIA
Posté le: Lun Juin 19, 2006 12:30 pm Sujet du message:
Lu, relu et approuvé ! _________________ Crazy Modératrice et Dictatrice Adjointe Il ne faut pas confondre ce qui est personnel et ce qui est important (Terry Pratchett)
J'ai un blog, et maintenant, j'ai publié un roman
Posté le: Dim Juil 09, 2006 7:43 pm Sujet du message:
Je me souviens, quand je l'avais sorti de la bibliothèque (j'étais relativement petite, collège, je crois... sans doute sixième), c'était surtout parce que je commençais à avoir fait le tour des livres de la maison. Ca faisait parti du lot final. Mais bon, ma soif étant énorme, j'ai sauté l'a priori du bouquin à la couverture moche, cornée et trés scolaire... et j'avais été sciée par cette histoire ! Agréable à lire, attachante...
Je crois que je vais le relire un de ces quatre. D'en parler...
Inscrit le: 24 Mar 2008 Messages: 3280 Localisation: Dans la lune
Posté le: Mer Juin 30, 2010 2:11 pm Sujet du message:
Très bon roman de cape et d'épée, avec des personnages attachants et une écriture admirablement ciselée. _________________ Garde tes songes ;
les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous!
Posté le: Jeu Aoû 15, 2019 6:23 pm Sujet du message:
J'ai bien aimé aussi
Toute une ambiance : des châteaux, des baladins, de la neige, des guets-apens...
Spoiler:
Mon moment préféré est le retour du héros à son logis : après tant d'aventures, un sentiment de "tout ça pour ça". Il revient au point de départ sans avoir réussi quoique ce soit (du moins le croit-il).
ça m'a fait penser à la vie : on naît, on fait des trucs, on vit des émotions, mais finalement qu'en reste-t-il ? Des souvenirs, c'est souvent tout.
("De l'argent accumulé" diront certains, "mon œuvre" dira l'artiste)
J'avais eu la même réflexion à la fin du roman L'Idiot de Dostoievski.
(Il a rien inventé Paulo Coelho avec L'Alchimiste : on part loin chercher une chose, on revient bredouille, et...)
En voici quelques tournures
Théophile Gautier
(Le Capitaine Fracasse) 1889
Nécessité n’a pas de loi et force les gens du monde les plus polis à des barbarismes de conduite.
[…] rien n’est plus sot qu’un sot rire.
L’artifice de l’écrivain a cette infériorité sur celui du peintre qu’il ne peut montrer les objets que successivement.
[…], les grands appétits sont muets comme les grandes passions !
[…] il était plus difficile de faire rire les honnêtes gens que de les effrayer par des contes de nourrice qui n’avaient de mérite que l’antiquité ; […]
[…] ses yeux parlaient pour sa bouche.
[…] l’habitude, cette lente et pâle compagne de la vie ; […]
[…] ce sont les plus jolies filles qui font les plus horribles vieilles.
[…], celui qui accompagne une jolie femme ne saurait être ridicule et ne fait que jaloux.
[…], quelques fois les voyageurs mettent des cailloux dans leurs bagages pour se créer de la considération auprès des hôteliers ; […]
[…] puisque je n’ai pu vous voler, au moins faites-moi l’aumône.
[…], il ne passe personne sur ma route, […] ; elle ne vient de nulle part et ne mène à rien ; […]
Je n’ai pas de bonheur, et suis né sous une étoile enragée.
Sous ce luxe neuf se sentait une richesse ancienne.
[…], le théâtre n’est-il pas la vie en raccourci, […] ?
L’amour porte un bandeau, mais l’hymen n’en a pas.
Les maris sont comme ils peuvent, mais les amants doivent être sans défauts.
Oui, j’ai cette infirmité d’être amoureux ; […]
[…], des lièvres étant souvent cachés sous des peaux de lion.
[…] ; où je passe, il pousse des croix.
Le conseil était bon et fut suivi.
Ce n’est pas au temps de la déroute que le soldat doit se retirer.
La sottise du public fit mon succès.
L’art est long, la vie est courte, […], surtout pour le comédien obligé de traduire ses conceptions au moyen de sa personne.
L’oublié vaut le neuf.
Qui dit femme dit tracasseries, […]
[…] ce logis refrogné qui faisait la grimace aux passants souriait aux hôtes.
[…] ; une actrice est comme un tableau qu’il faut contempler à distance et sous le jour propice. Si vous approchez le prestige se dissipe.
Une femme qui a un amant peut en avoir deux, comme dit la chanson, mais une femme qui a un amour est impossible ou du moins fort malaisée à vaincre. Elle possède ce que vous lui offrez.
Tous les sangs sont rouges quand on les verse, […]
Je réponds toujours quand on m’interroge avec une épée.
La Soubrette obéit avec autant de grâce que de dextérité. Elle faisait bien tout ce qu’elle faisait.
[…] c’est assez parlé, il faut agir.
Les paroles sont femelles, les actions mâles, […]
Les amoureux se figurent toujours qu’on en veut à leur objet.
Que diable allait-il faire parmi cette troupe de baladins ?
[…] peu de gens ont le courage d’être lâche devant témoins.
[…] ; l’orgueil satisfait lui cachait le danger.
Rien ne s’oublie plus vite qu’un galant défunt.
Quand une femme a mis le pied sur les planches, elle appartient au public ; […]
[…] l’heure du berger une fois sonnée ne revient plus.
C’est une cruauté de se montrer si adorable et si parfaite en vous désespérant, […] ; ouvrir le ciel et le fermer, rien de plus barbare.
Ayons au moins la gloire de notre infamie, […]
[…] ; tu m’avais fait misérable ! tu me rends ridicule !
[…] ; l’eau ne convient qu’aux grenouilles, poissons et sarcelles, nullement aux humains ; […]
[…] une vieille dame réussit là où le diable échoue, […]
Quand cette vipère vous pique, pas de remède en la boutique.
[…], rien n’étant pire qu’un dîner froid, si ce n’est un dîner réchauffé.
Jamais grand nez n’a gâté visage.
[…] la volupté amollit le courage, […]
Qui choisit l’un s’expose à regretter l’autre.
[…] même en la débauche là plus abandonnée il faut encore quelques semblants de pudeur.
La jeunesse a de ces entêtements bizarres qui ne s’expliquent point.
[…] lorsque le rossignol chante près de vous, il est ennuyeux d’entendre au loin croasser le corbeau.
[…] la peur est faite d’inconnu.
Rien n’est plus beau comme des hommes qui se battent ; […]
[…] pour avoir la femme, il faut tuer l’homme.
Sur mon blason je préfère une tache de sang à une tache de boue.
[…] ; il souffre, donc il vit.
[…] on peut être sage partout, quand on le veut.
Un gentilhomme seul peut vaincre un gentilhomme, de même qu’un diamant n’est rayé que par un autre diamant.
Pauvreté n’est pas forfaiture, […]
Le malheur rend timide, quelque brave qu’on soit, […]
Je n’aurais pas cru tant gagner en perdant tout espoir.
[…], après l’orage, l’oiseau retourne toujours à son nid, ne fût-il que de bûchettes et de vieille paille.
[…] la jeunesse ne peut être tout à fait malheureuse.
[…] on regrette certaines tristesses plus que certaines joies.
S’ils ne flattent pas le palais, ils empêchent du moins de ne mourir de faim.
Pourquoi diable aussi les malheureux veulent-ils être heureux ? Quelle sottise !
Le jour n’a pas de compassion pour les ruines et les vieilleries ; […] ; la nuit, plus miséricordieuse, adoucit tout de ses ombres amies, et du pan de son voile essuie les larmes des choses.
Un gentilhomme qui veut me parler, […], tu rêves ou il se trompe !
Personne au monde n’a rien à me dire ; […]
J’ai bien peur, […], que mon dîner ne vous paraisse une vengeance, […]
[…], savoir bien le jeu, ce n’est pas tricher.
Il ne faut tuer les femmes que quand elles crient, […]
La selle me vaut mieux que la chaise longue.
[…] on se remet vite de ces émotions délicieuses.
Deux vaillants finissent toujours par s’entendre ; […]
[…], le métier de duègne n’est pas mon affaire.
Les têtes blondes ne jugent pas toujours comme les têtes grises.
[…] ; en chose si grave, il ne faut point de hâte.
Posté le: Sam Nov 13, 2021 5:52 pm Sujet du message:
Petit extrait :
"Il abaissa la barre de la porte, entr’ouvrit le battant mobile, et se trouva en face d’un personnage au nez duquel il porta sa lampe. Éclairée par ce rayon, une assez grotesque figure se dessina sur le fond d’ombre : un crâne couleur de beurre rance luisait sous la lumière et la pluie. Des cheveux gris plaqués aux tempes, un nez cardinalisé de purée septembrale, tout fleuri de bubelettes, s’épanouissant en bulbe entre deux petits yeux vairons recouverts de sourcils très épais et bizarrement noirs, des joues flasques, martelées de tons vineux et traversées de fibrilles rouges, une bouche lippue d’ivrogne et de satyre, un menton à verrue où s’implantaient quelques poils revêches et durs comme des crins de vergette, composaient un ensemble de physionomie digne d’être sculptée en mascaron sous la corniche du Pont-Neuf. Une certaine bonhomie spirituelle tempérait ce que ces traits pouvaient présenter de peu engageant au premier coup d’œil. Les angles plissés des yeux et les commissures des lèvres remontées vers les oreilles indiquaient d’ailleurs l’intention d’un sourire gracieux. Cette tête de fantoche, servie sur une fraise de blancheur équivoque, surmontait un corps pendu dans une souquenille noire qui saluait en arc de cercle avec une affectation de politesse exagérée."
Inscrit le: 19 Mar 2007 Messages: 1489 Localisation: Paris
Posté le: Dim Nov 14, 2021 12:24 am Sujet du message:
C'est drôle, parce que, pour le coup, c'est un des très rares livres où je n'ai pas réussi à entrer à cause des descriptions. Certes, elles sont superbes... au début... mais non seulement elles sont interminables, mais elles sont, en plus, très statiques, dans une esthétique de l'art pour l'art chère à Gautier. J'ai eu le même problème, en pire, avec Le Roman de la momie, qui traite pourtant d'un sujet qui devrait me passionner. Ça ne me dissuadera pas de réessayer régulièrement de les lire. _________________ Si ça vous intéresse : mon blog de lectures (dont des messages postés sur le Coin et étoffés pour l'occasion) et un site sur mes publications
Inscrit le: 19 Mar 2007 Messages: 1489 Localisation: Paris
Posté le: Dim Nov 14, 2021 3:11 pm Sujet du message:
Oui, c'est bizarre, non ? Je le reconnais volontiers Je dois m'intéresser plus à la faune des abysses qu'aux gens du XVIIe siècle. Mais je réessaierai, ce roman est tout de même un classique ! _________________ Si ça vous intéresse : mon blog de lectures (dont des messages postés sur le Coin et étoffés pour l'occasion) et un site sur mes publications
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