Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Vous aimez |
Un peu |
|
0% |
[ 0 ] |
Beaucoup |
|
50% |
[ 3 ] |
A la folie |
|
33% |
[ 2 ] |
Pas du tout |
|
16% |
[ 1 ] |
|
Total des votes : 6 |
|
Auteur |
Message |
Yaz Le séducteur au parapluie
Inscrit le: 10 Mai 2003 Messages: 266 Localisation: Paris
|
Posté le: Ven Oct 10, 2003 11:55 pm Sujet du message: Alcools - Guillaume Apollinaire |
|
|
Ce recueil regroupe la plupart des poêmes qui ont fait la réputation d'Apollinaire: Zone, Le Pont Mirabeau, La chanson du Mal Aimé, les Sept Epées, Rhénanes.. C'est auteur pour lequel j'ai une grande affection en raison de la simplicité relative de ses figures de styles qui n'ote rien à l'immense profondeur de son oeuvre.. Les pôemes sont très variés, tantôt romantiques (la Lorelei), tantôt satyriques (Zone) et parfois même...comiques (réponse des cosaques Zaporogues au Sultan de Constantinople) Un grand classique de la poesie française empreint de toute l'ame de cette époque de répit qui précéda la Grande Guerre. _________________ Yaz-Serial reader |
|
Revenir en haut de page |
|
Yaz Le séducteur au parapluie
Inscrit le: 10 Mai 2003 Messages: 266 Localisation: Paris
|
Posté le: Ven Oct 10, 2003 11:59 pm Sujet du message: |
|
|
Voici quelques uns parmis mes préférés:
La Loreley
A Bacharach il y avait une sorcière blonde
Qui laissait mourir d'amour tous les hommes à la ronde
Devant son tribunal l'évêque la fit citer
D'avance il l'absolvit à cause de sa beauté
O belle Loreley aux yeux pleins de pierreries
De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie
Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits
Ceux qui m'ont regardée évêque en ont péri
Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries
Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie
Je flambe dans ces flammes Ô belle Loreley
Qu'un autre te condamne tu m'as ensorcelé
Evêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge
Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège
Mon amant est parti pour un pays lointain
Faites-moi donc mourir puisque je n'aime rien
Mon coeur me fait si mal il faut bien que je meure
Si je me regardais il faudrait que j'en meure
Mon coeur me fait si mal depuis qu'il n'est plus là
Mon coeur me fit si mal du jour où il s'en alla
L'évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances
Menez jusqu'au couvent cette femme en démence
Va t'en Lore en folie va Lore aux yeux tremblants
Tu seras une nonne vêtue de noir et blanc
Puis ils s'en allèrent sur la route tous les quatre
La Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres
Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut
Pour voir une fois encore mon beau château
Pour me mirer une fois encore dans le fleuve
Puis j'irai au couvent des vierges et des veuves
Là-haut le vent tordait ses cheveux déroulés
Les chevaliers criaient Loreley Loreley
Tout là-bas sur le Rhin s'en vient une nacelle
Et mon amant s'y tient il m'a vue il m'appelle
Mon coeur devient si doux c'est mon amant qui vient
Elle se penche alors et tombe dans le Rhin
Pour avoir vu dans l'eau la belle Loreley
Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil
Le pont Mirabeau
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
(j'adore le "refrain" )
Pour finir
Réponse des Cosaques Zaporogues au Sultan de Constantinople
(qui a dit qu'Apollinaire manquait d'humour? )
Plus criminel que Barrabas
Cornu comme les mauvais anges
Quel Belzébuth es-tu là-bas
Nourri d'immondice et de fange
Nous n'irons pas à tes sabbats
Poisson pourri de Salonique
Long collier des sommeils affreux
D'yeux arrachés à coup de pique
Ta mère fit un pet foireux
Et tu naquis de sa colique
Bourreau de Podolie Amant
Des plaies des ulcères des croûtes
Groin de cochon cul de jument
Tes richesses garde-les toutes
Pour payer tes médicaments _________________ Yaz-Serial reader |
|
Revenir en haut de page |
|
Yaz Le séducteur au parapluie
Inscrit le: 10 Mai 2003 Messages: 266 Localisation: Paris
|
Posté le: Sam Oct 11, 2003 12:07 am Sujet du message: |
|
|
Bon, à ton tour maintenant, Yansor?
Quels sont tes préférés? _________________ Yaz-Serial reader |
|
Revenir en haut de page |
|
yansored
Inscrit le: 19 Aoû 2004 Messages: 209
|
Posté le: Sam Oct 11, 2003 7:43 am Sujet du message: |
|
|
mon préféré :
Marie
Vous y dansiez petite fille
Y danserez-vous mère-grand
C'est la maclotte qui sautille
Toutes les cloches sonneront
Quand donc reviendrez-vous MarieLes masques sont silencieux
Et la musique est si lointaine
Qu'elle semble venir des cieux
Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine
Et mon mal est délicieuxLes brebis s'en vont dans la neige
Flocons de laine et ceux d'argent
Des soldats passent et que n'ai-je
Un coeur à moi ce coeur changeant
Changeant et puis encor que sais-jeSais-je où s'en iront tes cheveux
Crépus comme mer qui moutonne
Sais-je où s'en iront tes cheveux
Et tes mains feuilles de l'automne
Que jonchent aussi nos aveuxJe passais au bord de la Seine
Un livre ancien sous le bras
Le fleuve est pareil à ma peine
Il s'écoule et ne tarit pas
Quand donc finira la semaine |
|
Revenir en haut de page |
|
Yaz Le séducteur au parapluie
Inscrit le: 10 Mai 2003 Messages: 266 Localisation: Paris
|
Posté le: Dim Oct 12, 2003 1:13 am Sujet du message: |
|
|
Ho...c'est vrai qu'il est très beau c'ui là aussi..
:neige: _________________ Yaz-Serial reader |
|
Revenir en haut de page |
|
Nerdanel
Inscrit le: 07 Jan 2006 Messages: 223 Localisation: sur mon fil, la tête dans les nuages
|
Posté le: Lun Jan 09, 2006 3:22 pm Sujet du message: |
|
|
Je suis en train de lire ce recueil, et je suis sous le charme. Les Rhénanes sont absolument mythiques, de même que la Lorelei. Mais celui qui m'a mis le plus la larme à l'oeil, c'est La Maison des Morts, que j'ai lu dans un contexte bien particulier, ma grand-mère venait de mourir et j'étais chez elle ; autant vous dire que ce poème utopique m'a fait quitté la terre... Il est trop long pour que je le tape, mais je ne peux résister à l'envie de recopier Clair de Lune : Lune mellifluente aux lèvres des déments
Les vergers et les bourgs cette nuit sont gourmands
Les astres assez bien figurent les abeilles
De ce miel lumineux qui dégoutte des treilles
Car voici que tout doux et leur tombant du ciel
Chaque rayon de lune est un rayon de miel
Or caché je conçois la très douce aventure
J'ai peur du dard de feu de cette abeille Arcture
Qui posa dans mes mains des rayons décevants
Et prit son miel lunaire à la rose des vents.
_________________ "It is the spectator, and not life, that art really mirrors"
Oscar Wilde |
|
Revenir en haut de page |
|
rotko
Inscrit le: 01 Sep 2004 Messages: 57
|
Posté le: Sam Fév 25, 2006 10:45 am Sujet du message: |
|
|
JE souhaite dans ma maison :
Une femme ayant sa raison,
Un chat passant parmi les livres,
Des amis en toute saison
Sans lesquels je ne peux pas vivre. |
|
Revenir en haut de page |
|
Nerdanel
Inscrit le: 07 Jan 2006 Messages: 223 Localisation: sur mon fil, la tête dans les nuages
|
Posté le: Lun Fév 27, 2006 8:18 pm Sujet du message: |
|
|
Je ne m'en rappelle pas de celui-là! _________________ "It is the spectator, and not life, that art really mirrors"
Oscar Wilde |
|
Revenir en haut de page |
|
Kettricken
Inscrit le: 19 Mar 2007 Messages: 173 Localisation: Suresnes
|
Posté le: Sam Mai 19, 2007 4:33 pm Sujet du message: |
|
|
Si je donne mon avis je vais tout cassé. Ce livre ne m'a laissé que deux impressions... l'ennui et l'oubli.
Je n'ai retenu que deux passages complètement dingues et scatos qui m'avaient totalement choqué (j'étais morte de rire)... mais bon, moi et la poésie, souvent on se comprend pas (c'est dommage) |
|
Revenir en haut de page |
|
myriade
Inscrit le: 07 Juin 2007 Messages: 83 Localisation: entre terre et mer
|
Posté le: Ven Juin 08, 2007 2:35 pm Sujet du message: |
|
|
Alcools , un vieux souvenir de lycée et surtout l'étude d' un poème qui m'est toujours resté à l'esprit , dans lequel l'ivresse des mots prend une dimension surnaturelle et la chute du texte enfin en écho avec celui du verre. Un très beau poème.
Nuit Rhénane
Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme
Écoutez la chanson lente d'un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu'à leurs pieds
Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n'entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées
Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l'or des nuits tombe en tremblant s'y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l'été
Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire _________________ Veni vidi vici |
|
Revenir en haut de page |
|
Flocon
Inscrit le: 10 Juil 2017 Messages: 137 Localisation: Est
|
Posté le: Sam Sep 29, 2018 1:06 pm Sujet du message: |
|
|
Depuis plusieurs semaines, un poème de ce recueil de temps en temps accompagne mon quotidien.
Oh ! les cimes des pins grincent en se heurtant
Et l’on entend aussi se lamenter l’autan
Et du fleuve prochain à grand’voix triomphales
Les elfes rire au vent ou corner aux rafales
Attys Attys Attys charmant et débraillé
C’est ton nom qu’en la nuit les elfes ont raillé
Parce qu’un de tes pins s’abat au vent gothique
La forêt fuit au loin comme une armée antique
Dont les lances ô pins s’agitent au tournant
Les villages éteints méditent maintenant
Comme les vierges les vieillards et les poètes
Et ne s’éveilleront au pas de nul venant
Ni quand sur leurs pigeons fondront les gypaètes
Le vent nocturne |
|
Revenir en haut de page |
|
Lisbeï
Inscrit le: 04 Avr 2005 Messages: 6315 Localisation: Sud
|
Posté le: Mar Oct 02, 2018 1:32 pm Sujet du message: |
|
|
J'écoutais aujourd'hui le podcast de l'une des tables rondes des Imaginales, et j'ai eu le plaisir d'entendre Jean-Claude Dunyach citer ces vers d'Alcools que je n'ai jamais oubliés non plus :
Un soir de demi-brume à Londres
Un voyou qui ressemblait à
Mon amour vint à ma rencontre
Et le regard qu'il me jeta
Me fit baisser les yeux de honte _________________ Même le soleil se couche. |
|
Revenir en haut de page |
|
|
|